Fraisans au XIVème Siècle
Fraisans au XIVème Siècle
« Le prévôt, agent de l’administration domaniale, collectait les impôts.
La lecture des comptes domaniaux de l’époque permet de se faire une idée assez précise de la vie de la collectivité villageoise. Fraisans possédait déjà une importante activité économique : les forges, propriété des comtes de Bourgogne, étaient exploitées par des fermiers (loueurs) qui acquittaient une redevance en échange de l’utilisation des forges. Ils étaient 7 en 1365, 10 en 1381. Il ne s’agissait certainement pas de grands établissements mais déjà d’actifs artisans.
Au fil de l’eau, il y avait également des moulins à céréales et à drap. Des fours à chaux sont également mentionnés ainsi que des fours à pains, des pêcheries. Toutes ces activités étaient « amodiées » (louées) par les Comtes à des particuliers et donnaient lieu à de fréquents travaux d’entretien dont le détail, donné par les comptes domaniaux, permet de reconstituer la vie économique locale, tout en donnant des indications sur les personnes exerçant ces activités.
Les moulins au fil de l’eau, construits en bois, entraînent des travaux d’entretien fréquents ainsi que dans les écluses constituant les chutes d’eau : le bois se détériore avec le temps, les constructions fragiles subissent les à-coups des crues fréquentes.
Le château est l’objet de nombreux travaux d’entretien : murailles, toit recouvert d’"aisseules", sans doute des lattes semblables aux tavaillons.
Tout ce petit monde laborieux apparaît sous un grand nombre de professions : maçons, couvreurs, chapuis (menuisiers), fèvres (forgerons), charretons (charretiers), œuvres de bras (manœuvres). Si les charretons, fèvres et œuvres de bras sont facilement Fraisanois, les spécialistes viennent d’un peu partout et quelquefois de fort loin pour l’époque (Acey, Orchamps, Louvatange, Romain, Saligney, Broye les Pesmes, Lavans, Torpes, Audelange, Montferrand, La Barre, Rainans, Salins, Saint Vit).
La forêt n’est pas absente des comptes domaniaux : la forêt de Chaux est surveillée par des gruyers (actuels gardes de l’ONF) et les comptes de gruerie font état des redevances versées pour le droit de « paissage » des porcs en forêt. Toute cette activité ne se déroule pas dans un climat serein, loin de là.
Nous sommes en pleine guerre de Cent Ans entre les rois de France et d’Angleterre et les ducs Comtes de Bourgogne y sont mêlés.
En 1360, les Grandes Compagnies ravagent le pays. Des remises de taille (impôt de l’époque) doivent être accordées, faute de revenus chez les contribuables. Les forges sont désertées. Il n’y a pas de guerre permanente mais ces compagnies composées de troupes désœuvrées et sans solde se transforment en pillards et la Comtesse Marguerite de Bourgogne, épouse du Duc de Bourgogne Philippe le Hardi devra payer pour acheter leur départ. Pour les forges, cette période artisanale durera jusqu’au milieu du XVIe siècle qui consacrera l’avènement des Nardin, premiers .véritables maîtres de forges.
Pierre Milleret »
Bibliographie :
Archives du Doubs et de la Côte d’Or. Mémoire de maîtrise d’histoire médiévale. Besançon sept 1999 de François Ricca : Seigneuries de la basse vallée du Doubs (comptes de 1361 à 1404).
Faisant partie du domaine des Ducs Comtes de Bourgogne, Fraisans, chef lieu de prévôté dont dépendait une quinzaine de villages, constituait sans doute, dans la deuxième moitié du XIVe siècle, un centre d’activités important.
Le châtelain du château comtal situé au lieu-dit « Mottet » (butte entre la Gérance et la rue de Salans) était capitaine de la garnison.
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La salle des fêtes
de la Mairie de Fraisans
