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Le blason

Les armoiries de Fraisans (Jura)

Blasonnement
D’or au cerf passant sur une terrasse isolée parsemée de touffes d’herbe sèche, le tout au naturel, au chef d’azur à quatre marteaux d’argent affrontés et passés en sautoir deux à deux.

Ornements extérieurs
L’écu est posé sur un cartouche retroussé d’or, timbré d’une couronne murale à cinq tours de même, et possède pour supports une branche de chêne à dextre et de laurier à senestre, au naturel.

Datation
Ce blasonnement décrit la plus ancienne représentation connue des armoiries de la commune, telles qu’elles apparaissent dans un cadre conservé en mairie. Le style de l’ensemble, notamment la représentation naturaliste du cerf et la présence d’ornements extérieurs caractéristiques (couronne murale, branches de chêne et de laurier) sont typiques des compositions héraldiques qui se développèrent au XIXe siècle et jusqu’au début du siècle suivant.
Si la date exacte d’apparition de ces armoiries n’est pas connue, elle prend probablement place au cours de la deuxième moitié du XIXe siècle, période qui voit Fraisans connaître un essor industriel et démographique sans précédent.

Signification
Les armoiries peuvent se décomposer en trois ensembles : les marteaux, le cerf et les ornements extérieur.

Les marteaux

En chef de l’écu, les marteaux évoquent les célèbres forges de Fraisans. Attestées dès 1348, elles sont les plus anciennes actuellement connues dans le Jura. L’établissement connaît un développement continu sous l’Ancien régime, encore accru sous la Révolution et l’Empire dont elles équipent les armées.

Les forges de Fraisans connaissent un essor sans précédent dans la seconde moitié du XIXe siècle.

En 1855 est créée la Société des Forges de Franche-Comté, regroupant une douzaine d’établissements métallurgiques. Deux ans plus tard, Fraisans est choisi comme siège de la Société.

Le maître de forges Jules Vautherin s’attache à moderniser ses établissements en y introduisant les innovations techniques les plus récentes. Fraisans s’impose bientôt comme la capitale de la métallurgie comtoise. Ce développement industriel s’accompagne d’un important accroissement démographique : en cinq ans, de 1856 à 1861, la population de la commune va quasiment tripler ; elle se maintiendra aux environs de 2700 personnes entre 1881 et 1901.

Après la guerre de 1870, les premières années de la République confirment la renommée des forges de Fraisans, dont les productions sont destinées aux réalisations les plus prestigieuses : à Paris, le pont Alexandre III, une partie de la Tour Eiffel, sans oublier les charpentes métalliques des Halles ou de la gare de Lyon... Rails, portes d’écluses, chaînes d’ancres de navire, et même le premier câble téléphonique transatlantique entre la Bretagne et les États-Unis contribuent à la modernisation du pays. Les productions de Fraisans se répandent même bien au-delà des frontières nationales, puisqu’elles s’exportent jusqu’en Afrique ou en Asie. Malgré ces succès, le déclin s’amorce à partir de 1890 : la concurrence lorraine, les conflits sociaux, les inondations du Doubs seront autant de coups durs portés à l’activité métallurgique locale, et les forges finiront par cesser leur activité vers 1925.

Le cerf

La partie inférieure de l’écu s’inspire des armes d’une ancienne famille locale portant le nom de Fraisans. On connaît trois familles distinctes ayant porté ce nom, et qu’il convient de distinguer Fraisans était le chef-lieu d’une prévôté appartenant aux comtes de Bourgogne, et dont dépendaient les villages de Dampierre, Plumont et Rendey. Les prévôts qui tenaient héréditairement la seigneurie au nom du comte de Bourgogne prirent le nom de Fraisans. On ignore quand s’éteignit cette famille. Au cours des siècles apparaissent plusieurs personnages portant le nom de Fraisans, Frasans ou même Frazans : toutefois, l’utilisation d’armoiries différentes suggère qu’elles ne descendaient pas de la famille des prévôts. Selon toute vraisemblance, c’est à cette première famille de Fraisans qu’il faut attribuer les armes de gueules à l’aigle d’argent brisées d’un lambel (de couleur indéterminée) que mentionnent plusieurs recueils à l’entrée Fraisans. En effet ces armes sont celles des premiers comtes de Bourgogne, dont elles se distinguent seulement par le lambel. En tant que vassaux des comtes de Bourgogne, les premiers sires de Fraisans avaient adopté les armes de leur suzerain, simplement différenciées par un lambel, brisure généralement utilisée par les cadets. On peut donc supposer que les comtes de Bourgogne avaient confié la prévôté de Fraisans à une branche cadette de leur famille. Ces armes à l’aigle brisées d’un lambel se trouvent aujourd’hui utilisées par Dampierre/ village autrefois dépendant de la seigneurie de Fraisans.
En 1399 est attesté un clerc dénommé Perrenin de Frasans, établi à Salins. Issu d’une famille roturière, il porte le nom de son village d’origine, comme cela se faisait souvent à l’époque. Son sceau est armorié : l’écu montre un franc-quartier chargé d’un lion. Bien que portant le même nom que les prévôts de Fraisans, ses armoiries, très différentes, suggèrent qu’il n’en était pas issu. Il en va probablement de même pour un certain Gérard de Fraisans, dit Bauvalot, originaire du comté de Bourgogne et établi à Lille, anobli en 1437 ou 1439 par le duc de Bourgogne Philippe le Bon.
Son anoblissement suggère qu’il ne descendait pas du noble lignage des prévôts de Fraisans ; sans doute avait-il simplement lui aussi adopté pour nom celui de son village d’origine. Sa descendance s’établit en Bourgogne, et notamment à Dijon, puis revint en Franche-Comté au XVIIIe siècle. Les armes de cette famille de Fraisans ou de Frasans étaient d’or au cerf passant de gueules.

Parmi les trois armoiries seigneuriales liées au nom de Fraisans, ce furent celles au cerf qui furent retenues, moyennant quelques variantes (modification de la couleur du cerf et ajout d’une terrasse naturaliste). Pourquoi elles ? Peut-être ce choix fut-il déterminé par la documentation à laquelle eut accès le créateur de ces armes. Les armes au cerf sont les mieux connues, et certains érudits comme Roger de Lurion, auteur d’un Nobiliaire de Franche-Comté fréquemment consulté, n’en mentionnent pas d’autre à l’entrée Fraisans. D’ailleurs, parmi les trois familles de Fraisans attestées, celle au cerf était la seule qui subsistait encore au XIXe siècle. D’autre part, le cerf correspond bien au site de Fraisans. Le village est en effet établi au pied de la vaste forêt de Chaux, réputée pour ses cerfs.

Enfin, la source de la Sersaine possède un nom qui n’est pas sans évoquer, ne serait-ce que phonétiquement, la présence du noble gibier.

Les ornements extérieurs

Ils sont représentatifs des goûts du XIXe siècle. C’est en effet à cette époque que s’impose l’usage des couronnes murales, qui permettent de distinguer les armoiries des villes de celles des particuliers. Cet attribut générique des communes symbolise l’autorité municipale. Aussi, même s’il existe les ruines assez modestes d’un château fort à Fraisans, ce n’est sans doute pas sa présence discrète qui fut la cause première de l’ajout d’une couronne murale pour timbrer les armes de la commune.

Il en va de même des branches de chêne et de laurier qui viennent très souvent compléter les armoiries communales au XIXe siècle. Selon les uns, le chêne symbolise la force et le laurier les arts et lettres ; pour les autres, le chêne récompense les vertus civiques et le laurier les vertus militaires. Cette symbolique, héritée de la Révolution et de l’Empire, ne renvoie donc pas spécifiquement à la flore locale.

L’usage des ornements extérieurs est facultatif, et la commune peut, si elle le souhaite, utiliser l’écu seul.

Fiche héraldique réalisée en mai 2008 par Nicolas VERNOT
Membre associé de l’Académie Internationale d’Héraldique Sources Informations aimablement transmises par la municipalité de Fraisans.
Jules et Léon GAUTHIER, Armoriai de Franche-Comté, Paris, 1911, p. 39, n° 436. Roger de LURION, Nobiliaire de Franche-Comté, Besançon, 1890, p. 324.
Gabriel PELLETIER, Les Forges de Fraisans.
La métallurgie franc-comtoise à travers les siècles, Dole, 1980.
A. ROUSSET, Dictionnaire géographique, historique et statistique... du Jura, t. III, Besançon, 1855, p. 148-154.

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